miércoles, 22 de noviembre de 2006

AGITPROV. El discurso de Princhard / Le Discours de Princhard.








Princhard es un personaje enigmático del Voyage celiniano. Aparece en la sexta secuencia del libro, lanza su pequeño discurso e inmediatamente vuelve a desaparecer, pues la máquina de picar de las trincheras exige de nuevo su presencia en el frente. Se sabe poco de él –ya digo-; tan sólo que es un profesor de historia movilizado que comparte con el joven Bardamu la lucidez de los cobardes que se niegan a incorporarse a la lógica asesina de la guerra. De ahí que compartan también el espacio en un hospital para enfermos mentales en el que pasean como sombras los arrasados por eso que los franceses eufemísticamente llaman 'fatigue de guerre'.
Lo que viene a continuación –y sirve para inaugurar nuestra sección AGITPROV- es el susomentado discurso en su doble versión, francesa y española. En un tono que prefigura la 'petite musique' que Céline perfeccionará en la magistral Mort à Crédit y, en cierto modo, también al repelente Céline de los panfletos, el profesor Princhard pone en cuestión todos las excusas ideológicas que permitieron la puesta en marcha de la maquinaria bélica de la Gran Guerra. Pero no sólo. A poco que uno escarbe en la diatriba, descubrirá que lo que late bajo las palabras del patético Princhard, ácrata y reaccionario a partes iguales, es una recusación salvaje, total y desencantada de la Modernidad política. À vous de juger…
Quisiéramos que los fragmentos que siguen a continuación sirvieran, por otro lado, para alentar la lectura del Voyage au bout de la Nuit (1932), un libro del que Philippe Sollers afirmó: “Céline ha enunciado la verdad del siglo: todo lo que tiene que estar, está ahí, irrefutable, imbécil, monstruoso, extrañamente danzarín y vívido”. Y León Trotsky: “Céline escribe como si fuese el primero en enfrentarse con el lenguaje. […] Nunca escribirá otro libro donde brillen tanto la aversión de la mentira y la desconfianza de la verdad”.
La existencia de la soberbia traducción de Carlos Manzano nos ha liberado de la penosa tarea de tener que verter el descoyuntado francés celiniano a un castellano que, a buen seguro, habría perdido la tersura y agresividad del original. Suya es la versión que aquí se ofrece.





“J’ai bien failli réussir... Mais la guerre dure décidément trop longtemps... On ne conçoit plus à mesure qu’elle s’allonge d’individus suffisamment dégoûtants pour dégoutêr la Patrie... Elle s’est mise à accepter tous les sacrifices, d’où qu’ils viennent, toutes les viandes la Patrie... Elle est devenue inifiniment indulgente dans le choix de ses martyrs la Patrie ! Actuellement il n’y a plus de soldats indignes de porter les armes et surtout de mourir sous les armes et par les armes... On va faire, derniére nouvelle, un héros avec moi !... Il faut que la folie des massacres soit extraordinairement impérieuse, pou qu’on se mette à pardonner le vol d’une boîte de conserve ! que dis-je ? à l’oublier ! Certes, nous avons l’habitude d’admirer tous les jours d’immenses bandits, dont le monde entier vénère avec nous l’opulence et dont l’existence se démontre cependant dès qu’on l’examine d’un peu près comme un long crime chaque jour renouvelé, mais ces gens-là jouissent de gloire, d’honneurs et de puissance, leurs forfaits sont consacrés par les les lois, tandis qu’aussi loin qu’on se reporte dans l’histoire –et vous savez que je suis payé pour la connaître- tout nous démontre qu’un larcin véniel, et surtout d’aliments mesquins, tels que croûtes, jambon ou fromage, attire sur son auteur immanquablement l’opprobe formel, les reniements catégoriques de la communauté, les châtiments majeurs, le déshonneur automatique et la honte inexpiable, et cela pour deux raisons, tout d’abord parce que l’auteur de tels forfaits est généralement un pauvre et que cet état implique en lui-même une indignité capitale et ensuite parce que son acte comporte une sorte de tacite reproche envers la communauté. Le vol du pauvre devient une malicieuse reprise individuelle, me comprenez-vous ?... Où irions-nous ? Aussi la répression des menus larcins s’exerce-t-elle, remarquez-le, sous tous les climats, avec une rigueur extrême, comme moyen de défense sociale non seulement, mais encore et surtout comme une recommandation sévère à tous les malheureux d’avoir à se tenir à leur place et dans leur caste, peinards, joyeusement de misère et de faim... Jusqu’ici cependant, il restait aux petits voleurs un avantage dans la République, celui d’être privés de l’honneur de porter les armes patriotes. Mais dès demain, cet état de choses va changer, j’irai reprendre dès demain, moi voleur, ma place aux armées... Tels sont les ordres... En haut lieu, on a décidé de passer l’éponge sur ce qu’ils appellent « mon moment d’égarement » et ceci, notez-le bien, en considération de ce qu’on intitule aussi « l’honneur de ma famille ». Quelle mansuétude ! Je vous le demande, camarade, est-ce donc ma famille qui va s’en aller servir de passoire et de tri aux balles françaises et allemandes mélangées ?... Ce sera bien moi tout seul, n’est-ce pas ? Et quand je serai mort, est-ce l’honneur de ma famille qui me fera ressusciter ?... Tenez, je la vois d’ici, ma famille, les choses de la guerre passées.. Comme tout passe... Joyeusement alors gambadante ma famille sur les gazons de l’été revenu, je la vois d’ici par les beaux dimanches... Cependant qu’à trois pieds dessous, moi papa, ruisselant d’asticots et bien plus infect qu’un kilo d’étrons de 14 juillet pourrira fantastiquement de toute sa viande déçue... Engraisser les sillons du laboreur anonyme c’est le véritable avenir du véritable soldat ! Ah ! camarade ! Ce monde n’est je vous l’assure qu’une immense entreprise à se foutre du monde ! Vous êtes jeune. Que ces minutes sagaces vous comptent pour des années ! Ecoutez-moi bien, camarade, et ne laissez plus passer sans bien vous pénétrer de son importance, ce signe capital dont resplendissent toutes les hypocrisies meurtrières de notre Société : « L’ attendrissement sur le sort, sur la condition du miteux... » Je vous le dis, petits bonshommes, couillons de la vie, battus, rançonnes, transpirants de toujours, je vous préviens, quand les grands de ce monde se mettent à vous aimer, c’est qu’ils vont vous tourner en saucissons de bataille... C’est le signe... Il est infaillible. C’est par l’affection que ça commence. Louis XIV lui au moins, qu’on se souvienne, s’en foutait à tout rompre du bon peuple. Quant à Louis XV, du même. Il s’en barbouillait le pourtour anal. On ne vivait pas bien en ce temps-là, certes, les pauvres n’ont jamais bien vécu, mais on ne mettait pas à les étriper l’entêtement et l’acharnement qu’on trouve à nos tyrans d’aujourd’hui. Il n’y a pas de repos, vous dis-je, pour les petits, que dans le mépris des grands que ne peuvent penser au peuple que par intérêt ou sadisme... Les philosophes, ce sont eux, notez-le enconre pendant que nous y sommes, qui ont commencé par raconter des histoires au bon peuple... Lui qui ne connaissait que le catéchisme ! Ils se sont mis, proclamèrent-ils, à l’éduquer... Ah ! ils en avaient des vérités à lui révéler ! et des belles ! Et des pas fatiguées ! Qui brillaient ! Qu’on restait tout ébloui ! C’est ça ! qu’il commence par dire, le bon peuple c’est bien ça ! C’est tout à fait ça ! Mourons tous pour ça ! Il ne demande jamais qu’à mourir le peuple ! Il est ainsi. « Vive Diderot ! » qu’ils ont gueulé et puis « Bravo Voltaire ! » En voilà au moins des philosophes ! Et vive aussi Carnot qui organise si bien les victoires ! Et vive tout le monde ! Voilà au moins des gars qui ne le le laissent pas crever dans l’ignorance et le fétichisme le bon peuple ! Ils lui montrent eux les routes de la Liberté ! Ils l’émancipent ! Ça n’a pas traîné ! Que tout le monde d’abord sache lire les journaux ! C’est le salut ! Nom de Dieu ! Et en vitesse ! Plus d’illettrés ! Il en faut plus ! Rien que des soldats citoyens ! Qui votent ! Qui lisent ! Et qui se battent ! Et qui marchent ! Et qui envoient des baiseurs ! À ce régime-là, bientôt il fut fin mûr le bon peuple. Alors n’est-ce pas l’enthousiasme d’être libéré il faut bien que ça serve à quelque chose ? Danton n’était pas éloquent pour les prunes. Par quelques coups de gueuele si bien sentis, qu’on les entend encore, il vous l’a mobilisé en un tour de main le bon peuple ! Et ce fut le premier départ des premiers bataillons d’émancipés frénétiques ! Des premiers couillons voteurs et drapeautiques qu’emmena le Dumouriez se faire trouer dans les Flandres ! Pour lui-même Dumouriez, venu trop tard à ce petit jeu idéaliste, entièrement inédit, préférant, somme toute le pognon, il déserta. Ce fut notre dernier mercenaire... Le soldat gratuit ça c’était du nouveau... Tellement nouveau que Goethe, tout Goethe qu’il était, arrivant à Valmy en reçue plein la vue. Devant des cohortes loqueteuses et passionnées qui venaient se faire étripailler spontanément par le roi de Prusse pour la défense de l’inédite fiction patriotique, Goethe eut le sentiment qu’il avait encore bien des choses à apprendre. « De ce jour, clama-t-il, magnifiquemente, selon les habitudes de son génie, commence un époque nouvelle ! » Tu parles ! Par la suite, comme le système était excellent, on se mit à fabriquer des héros en série, et qui coûtèrent de moins en moins cher, à cause du perfectionnement du système. Tout le monde s’en est bien trouvé. Bismarck, les deux Napoléon, Barrès aussi bien que la cavalière Elsa . La réligion drapeautique remplaça promptement la céleste, vieux nuage déjà dégonflé par la Réforme et condensé depuis longtemps en tirelires épiscopales. Autrefois, la mode fanatique, c’était « Vive Jésus ! Au bûcher les hérétiques ! », mais rares et volontaires après tout les hérétiques... Tandis que désormais, où nous voici, c’est par hordes immenses que les cris : « Au poteau les salsifis sans fibres ! Les citrons sans jus ! Les innocents lecteurs ! Par millions face à droite ! » provoquent les vocations. Les hommes que ne veulent ni découdre, ni assasiner personne, les Pacifiques puants, qu’on s’en empare et qu’on les écartèle ! Et les trucide aussi de treize façons et bien fadées ! Qu’on leur arrache pour leur apprendre à vivre les tripes du corps d’abord, les yeux des orbites, et les années de leur sale vie baveuse ! Qu’on les fasse para légions et légions encore, crever, tourner en mirlitons, saigner, fumer dans les acides, et tout ça pour que la Patrie en devienne plus aimée, plus joyeuse et plus douce ! Et s’il y en a là-dedans des immondes qui se refusent à comprendre ces choses sublimes, ils n’ont qu’à aller s’enterrer tout de suite avec les autres, pas tout à fait cependant, mais au fin bout du cimetière, sous l’épitaphe infamante des lâches sans idéal, car ils auront perdu, ces ignobles, le droit magnifique à un petit bout d’ombre du monument adjudicataire et communal élevé pour les morts convenables dans l’allée du centre, et puis aussi perdu le droit de recueillir un peu de l’écho du Ministres qui viendra ce dimanche encore uriner chez le Préfet et frémir de la gueule au-dessus des tombes après le déjeuner... »



« Estuve a punto de lograrlo... Pero la guerra dura demasiado, la verdad... A medida que se alarga, ningún individuo parece lo bastante repulsivo para repugnar a la Patria… Se ha puesto a aceptar todos los sacrificios, la Patria, vengan de donde vengan, todas las carnes… ¡Se ha vuelto infinitamente indulgente a la hora de escoger a sus mártires, la Patria! En la actualidad ya no hay soldados indignos de llevar las armas y sobre todo de morir bajo las armas y por las armas… ¡Van a hacerme un héroe! Esa es la noticia…
La locura de las matanzas ha de ser extraordinariamente imperiosa, ¡para que se pongan a perdonar el robo de una lata de conservas! ¿Qué digo, perdonar? ¡Olvidar! Desde luego, tenemos la costumbre de admirar todos los días a bandidos colosales, cuya opulencia venera con nosotros el mundo entero, pese a que su existencia resulta ser, si se la examina con un poco más de detalle, un largo crimen renovado cada día, pero esa gente goza de gloria, honores y poder, sus crímenes están consagrados por las leyes, mientras que, por lejos que nos remontemos en la historia –y ya sabes que a mí me pagan para conocerla-, todo nos demuestra que un hurto venial, y sobre todo de alimentos mezquinos, tales como mendrugos, jamón o queso, granjea sin falta a su autor el oprobio explícito, los rechazos categóricos de la comunidad, los castigos mayores, el deshonor automático y la vergüenza inexplicable, y eso por dos razones: en primer lugar porque el autor de esos delitos es, por lo general, un pobre y ese estado entraña en sí una indignidad capital y, en segundo lugar, porque el acto significa una especie de rechazo tácito hacia la comunidad. El robo del pobre se convierte en un malicioso desquite individual, ¿me comprendes?... ¿Adónde iríamos a parar? Por eso, la represión de los hurtos de poca importancia se ejerce, fíjate bien, en todos los climas, con un rigor extremo, no sólo como medio de defensa social, sino también, y sobre todo, como recomendación severa a todos los desgraciados para que se mantengan en su sitio y en su casta, tranquilos, resignados con gozo a diñarla por los siglos de los siglos de miseria y de hambre… Sin embargo, hasta ahora los rateros conservaban una ventaja en la República, la de verse privados del honor de llevar las armas patrióticas. Pero, a partir de mañana, esta situación va a cambiar, a partir de mañana yo, un ladrón, voy a ir a ocupar de nuevo mi lugar en el ejército… Esas son las órdenes… En las altas esferas han decidido hacer borrón y cuenta nueva a propósito de lo que ellos llaman mi “momento de extravío” y eso, fíjate bien, por consideración a lo que también llaman “el honor de mi familia”. ¡Qué mansedumbre! Dime, compañero: ¿va a ser, entonces, mi familia la que sirva de colador y de criba para las balas francesas y alemanas mezcladas?... Voy a ser yo, y sólo yo, ¿no? Y cuando haya muerto, ¿será el honor de mi familia el que me haga resucitar?… Hombre, mira, me la imagino desde aquí a mi familia brincando, gozosa, sobre el césped del nuevo verano, los domingos radiantes… Mientras debajo, a tres pies, el papá, yo, comido por los gusanos y mucho más infecto que un kilo de zurullos del 14 de julio, se pudrirá de lo lindo con toda su carne decepcionada… ¡Abonar los surcos del labrador anónimo es el porvenir verdadero del auténtico soldado! ¡Ah, compañero! ¡Este mundo, te lo aseguro, no es sino un inmensa empresa para cachondearse del mundo! Tú eres joven. ¡Que estos minutos de sagacidad te valgan por años! Escúchame bien, compañero, y no dejes pasar nunca más, sin calar en su importancia, ese signo capital con que resplandecen todas las hipocresías criminales de nuestra sociedad: “el enternecimiento ante la suerte, ante la condición del miserable…” Os lo aseguro, buenas y pobres gentes, gilipollas, infelices, baqueteados por la vida, desollados, siempre empapados en sudor, os aviso, cuando a los grandes de este mundo les da por amaros, es que van a convertiros en carne de cañón… Es la señal… Es infalible. Por el afecto empiezan. Luis XIV, conviene recordarlo, al menos se cachondeaba a rabiar del buen pueblo. Luis XV, igual. Se la chupaba por tiempos, el pueblo. No se vivía bien en aquella época, desde luego, los pobres nunca han vivido bien, pero no los destripaban con la terquedad y el ensañamiento que vemos en nuestros tiranos de hoy. No hay otro descanso, te lo aseguro, para los humildes que el desprecio de los grandes encumbrados, que sólo pueden pensar en el pueblo por interés o por sadismo… Los filósofos, ésos fueron, fíjate bien, ya que estamos, quienes comenzaron a contar historias al buen pueblo… ¡Él, que sólo conocía el catecismo! Se pusieron, según proclamaron, a educarlo… ¡Ah, tenían muchas verdades que revelarle! ¡Y hermosas! ¡Y no trilladas! ¡Luminosas! ¡Deslumbrantes! ¡Eso es!, empezó a decir, el buen pueblo, ¡sí, señor! ¡Exacto! ¡Muramos todos por eso! ¡Lo único que pide, siempre, el pueblo, es morir! Así es. “¡Viva Diderot”, gritaron y después “¡Bravo, Voltaire!” ¡Eso sí que son filósofos! ¡Y viva también Carnot, que organizaba tan bién las victorias! ¡Y viva todo el mundo! ¡Al menos, esos son tíos que no le dejan palmar en la ignorancia y el fetichismo, al buen pueblo! ¡Le muestran los caminos de la libertad! ¡Lo emancipan! ¡Sin pérdida de tiempo! En primer lugar, ¡que todo el mundo sepa leer los periódicos! ¡Es la salvación! ¡Qué hostia! ¡Y rápido! ¡No más analfabetos! ¡Hace falta algo más! ¡Simples soldados-ciudadanos! ¡Que voten! ¡Que lean! ¡Y que peleen! ¡Y que desfilen! ¡Y que envíen besos! Con tal régimen, no tardó en estar bien maduro, el pueblo. Entonces, verdad, ¡el entusiasmo por verse liberado tiene que servir para algo! Danton no era elocuente porque sí. Con unos pocos berridos, tan altos, que aún los oímos, ¡inmovilizó en un periquete al buen pueblo! ¡Y ésa fue la primera salida de los primeros batallones emancipados y frenéticos! ¡Los primeros gilipollas votantes y banderólicos que el Dumoriez llevó a acabar acribillados en Flandes! Él, a su vez, Dumoriez, que había llegado demasiado tarde a ese juego idealista, por entero inédito, como, en resumidas cuentas, prefería la pasta, desertó. Fue nuestro último mercenario… El soldado gratuito, eso era algo nuevo… Tan nuevo, que Goethe, con todo lo Goethe que era, al llegar a Valmy, se quedó deslumbrado. Ante aquellas cohortes andrajosas y apasionadas que acudían a hacerse destripar espontáneamente por el rey de Prusia para la defensa de la inédita ficción patriótica, Goethe tuvo la sensación de que aún le quedaban muchas cosas por aprender. “¡Desde hoy”, clamó, magnífico, según las costumbres de su genio, “comienza una época nueva!” ¡Menudo! A continuación, como el sistema era excelente, se pusieron a fabricar héroes en serie y que cada vez costaban menos caros, gracias al perfeccionamiento del sistema. Bismarck, los dos Napoleones, Barrès lo mismo que la amazona Elsa. La religión banderólica no tardó en sustituir a la celeste, nube vieja y ya desinflada por la Reforma y condensada desde hacía mucho tiempo en alcancías episcopales. Antiguamente, la moda fanática era: “¡Viva Jesús! ¡A la hoguera los herejes!”, pero, al fin y al cabo, los herejes eran escasos y voluntarios… Mientras que, en lo sucesivo, al punto en que hemos llegado, los gritos: “¡Al paredón los salsifíes sin hebra! ¡Los limones sin jugo! ¡Los lectores inocentes! Por millones, ¡vista a la derecha!” provocan las vocaciones de hordas inmensas. A los hombres que no quieren ni destripar ni asesinar a nadie, a los asquerosos pacíficos, ¡que los cojan y los descuarticen! ¡Y los liquiden de trece modos distintos y perfectos! ¡Que les arranquen, para que aprendan a vivir, las tripas del cuerpo, primero, los ojos de las órbitas, y los años de su cochina vida babosa! ¡Que los hagan reventar, por legiones y más legiones, figurar en cantares de ciego, sangrar, corroerse entre ácidos, y todo eso para que la Patria sea más amada, más feliz y más dulce! Y si hay tipos inmundos que se niegan a comprender esas cosas sublimes, que vayan a enterrarse en seguida con los demás, pero no del todo, sino en el extremo más alejado del cementerio, bajo el epitafio infamante de los cobardes sin ideal, pues esos innobles habrán perdido el magnífico derecho a un poquito de sombra del monumento adjudicatorio y comunal elevado a los muertos convenientes en la alameda del centro y también habrán perdido el derecho a recoger un poco el eco del ministro, que vendrá también este domingo a orinar en casa del prefecto y lloriquear ante las tumbas después de comer…”

1 comentario:

Anónimo dijo...

tienes toda la razón en lo referente a lo extraño de este personaje, y el discurso que da es brutal. muy buen blog por cierto